Mr le Préfet
Mesdames et Messieurs les Élus,
Mesdames et Messieurs les Présidents des associations patriotiques,
Mesdames et Messieurs les représentants des Corps Constitués,
Messieurs les Porte-Drapeaux,
Mesdames et Messieurs
Aujourd’hui la France est rassemblée pour commémorer la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.
73 ans après la capitulation de l’Allemagne nazie, ayons une pensée pour tous ceux qui ont oeuvré, combattu et participé à la libération au cours de cette guerre qui avait pour but l’anéantissement total.
Les hommes et les femmes qui se sont levés ont choisi de n’écouter que leur foi dans l’humanité et leur haine de l’asservissement.
Ils se sont battus et sont morts pour un idéal sans cesse attaqué si l’on y prend garde : la liberté.
Elle leur a donné la force de s’élever.
Le 8 mai 1945, c’est une date qui dit notre fierté et nos remerciements aux combattants en uniforme, aux forces françaises libres, constituées auprès du Général de Gaulle pour poursuivre le combat alors que beaucoup pensaient raisonnable de l’arrêter en sacrifiant notre patrie sur le terrain de la triste réalité.
Une date où l’on se souvient de nos alliés venus parfois du bout du monde pour exprimer leur fidélité aux valeurs universelles d’humanité, de paix, de liberté et de fraternité.
Le 8 mai 1945, c’est la fierté du souvenir de la résistance intérieure, notamment en Corse.
Laquelle a brandi haut les valeurs d’engagement, de courage et de sacrifice.
Qui d’ailleurs peut mieux incarner ces valeurs que Fred Scamaroni pour qui cette date qu’il n’a pas connu aurait été sa plus belle et sa plus grande victoire.
En faisant passer un fil de fer à travers la gorge pour ne pas parler sous la torture, Il a écrit de son sang « je n’ai pas parlé. Vive De Gaulle ! Vive la France ».
Il a écrit avec ce sang versé une des plus belles épopées de l’Histoire de France, de celle qui s’efface sur les murs mais jamais dans les mémoires et que nous avons le devoir de perpétuer.
Grâce à ces hommes et à ces femmes, la France et la République n’ont jamais cessé d’exister car elles irriguaient leurs veines.
De chaque bouche de ces hommes, on pourrait entendre la phrase hommage inscrite au mémorial de Caen.
« La douleur m’a brisée, la fraternité m’a relevé, de ma blessure a jailli un fleuve de liberté »
Cette commémoration de la Seconde Guerre mondial, par le souvenir doit nous permettre de mesurer les sacrifices endurés qui nous ont offert la paix en héritage.
Cette paix a un nom et une histoire qui se nomment Europe.
Pour que plus jamais un tel drame ne se produise, des pays autrefois ennemis se sont unis dans un chantier titanesque : celui de la construction de la paix.
Alors oui cette construction Européenne prête souvent à certaines critiques mais force est de constater que le continent est depuis en paix.
Les Hommes qui se sont battus étaient la voix profonde des peuples.
Prenons garde à ne pas oublier de les écouter si l’on ne veut pas d’une dislocation de cet idéal européen suivi d’un repli sur nous même.
Ils étaient des Hommes debouts.
Je sais que vous aussi vous voulez l’Europe mais comme eux vous la voulez debout !
Aujourd’hui comme chaque année, comme chaque 8 mai, la responsabilité qui nous incombe ne se limite pas au témoignage et au souvenir .
Elle nous engage à inscrire dans le temps plus qu’un message de paix.
Elle nous engage à maintenir notre vigilance et à agir constamment dans le respect des valeurs républicaines et démocratiques que nos aînés nous ont légués.
Construire la paix, c’est combattre la misère, le mépris de l’autre, c’est respecter les différences sans perdre ce que l’on est.
Mais construire la paix, c’est aussi lutter avec force et constance contre tous ceux, à l’intérieur ou à l’extérieur, qui n’en veulent pas.
La paix reste un combat de chaque instant.
Alors veillons à en assurer, ensemble le destin.
Vive la paix, vive la République, vive la France et vive la Corse.