
Étang d’Urbinu
U stagnu d’Urbinu hè u secondu stagnu di Corsica cù i so 790 ettare, era riputatu pè a so pruduzzione d’ostrice. U stagnu ghjè prutettu da u Cunservatoriu di u Liturale. In l’interessu di a so salvezza, a municipalità è parechji di i so partenarii urganizeghjanu parechje azzione di sensibilizazione è di prevenzione tutti l’anni.
L’étang d’Urbinu est le second étang de Corse avec ses 790 hectares, il est réputé pour sa production d’huitres. L’étang est protéger par le Conservatoire du Littoral. Dans l’intérêt de sa préservation, la Municipalité ainsi que ses partenaires, organisent des actions de sensibilisation et de prévention tous les ans.
Faire vivre la biodiversité à Urbinu
Le Conservatoire du littoral de Corse vient de terminer le réaménagement de l’embouchure de l’étang d’Urbinu pour garantir un échange efficient entre la mer et la lagune et ainsi préserver cette lagune méditerranéenne et les activités traditionnelles de pêche qui s’y déroulent. Cette opération de restauration et de valorisation qui a nécessité un an de travaux et près de 4,8 millions d’euros a été permise grâce au soutien financier du plan France relance, de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et de l’AFITF.
L’étang d’Urbinu est alimenté principalement par des petits ruisseaux temporaires constituant un apport en eau douce relativement faible. Le rôle du grau est donc déterminant pour assurer, notamment, le renouvellement des eaux. Il en constitue la véritable clé de voûte de son fonctionnement et assure le renouvellement de la masse d’eau de l’étang, socle de la biodiversité présente. Il empêche les crises dystrophiques en période de sécheresse ; sécheresse dont la fréquence est appelée à augmenter sous l’effet du changement climatique ; il assure le recrutement naturel en poissons marins (notamment entre les mois de janvier et de mai) tant pour la biodiversité que pour les activités économiques de pêche tout en favorisant le cycle de vie et de reproduction des poissons migrateurs, en particulier l’anguille européenne.
Aménagée dans les années 70, l’embouchure de l’étang d’Urbinu a évolué au fil du temps en fonction des différents besoins de l’activité piscicole et de l’accumulation de sédiments à l’intérieur de l’étang. L’ensablement progressif du grau sous l’effet des courants de la dérive littorale sud-nord, aggravé par des apports de sable exceptionnels lors des tempêtes de nord-est, réduit ainsi son efficacité. Un dragage régulier est indispensable. La forte dégradation des ouvrages initiaux devenus vétustes (musoirs, palplanches et enrochements), l’allongement du chenal jusqu’à atteindre 350 m et du pro delta de marée ainsi que l’impossibilité de franchir le chenal pour accéder au sud du grau pour le désensabler, complexifient considérablement les opérations d’entretien assurées par le gestionnaire du site.
La situation nécessitait donc une intervention d’ampleur afin de garantir la qualité du milieu et la poursuite de sa politique en faveur des espaces naturels sensibles.
Les travaux, débutés à l’automne 2023 et terminés au printemps 2025, visent à pérenniser les échanges entre l’étang et la mer par un aménagement hydrauliquement efficace et spécialement conçu afin de faciliter les interventions à l’aide d’un engin pour le désensablement régulier du chenal et le transfert du sable du sud vers le nord du grau selon le principe du by-pass mécanique. Les travaux ont aussi été l’occasion de restaurer le paysage du nord du lido dégradé par des décennies de pratiques et d’aménagements inappropriés en plein cœur d’un large espace protégé.

Haut lieu de biodiversité
Cette lagune d’environ 790 ha et jusqu’à 9 m de profondeur, soit le deuxième plus grand et plus profond étang de Corse, abrite des espèces de faune et de flore remarquables ayant justifié son classement en site Natura 2000. L’avifaune y est très présente. En effet, l’étang d’Urbinu et ses zones humides connexes (telles que le marais de Piobi) sont des lieux de quiétude et d’alimentation pour l’avifaune. Comme toutes les lagunes méditerranéennes, elle accueille ainsi les oiseaux marins juvéniles qui y restent une partie de leur vie.
Un programme Life (Life+Envoll) a également permis la mise en place d’un radeau de nidification pour favoriser les populations de laro-limicoles (tels que les goélands, les mouettes ou les sternes). Les gardes du littoral assurent ainsi l’entretien du site, la surveillance, les suivis biologiques et l’accueil des visiteurs. En particulier, c’est la Collectivité de Corse qui réalise l’entretien régulier du grau de l’é tang.
Le coût de cette opération de restauration des flux s’élève à 5,32 M€ dont 4,88 M€ de travaux. En Corse, plus généralement, le plan de relance a permis au Conservatoire du littoral de réaliser 10 opérations pour un montant total de 16 M€. Cette inauguration clôture une période de grands investissements pour l’établissement contribuant à la mise en valeur des sites et des territoires (L’Agriate, Girolata, la Pietra, Palumbaggia, Pinia, Mucchiatana, Banda Bianca, La Madonetta…).