Entretien avec Aseel Massoud, lauréat du Prix Spécial « Corsica Lirica 2022 »
Dr Aseel Massoud : « Ghisonaccia était un défi international à relever »
Prix spécial Corsica Lirica 2022, la belle Syrienne, Aseel Massoud est également docteur en médecine à Barcelone. Pour la ville de Ghisonaccia, elle revient sur son expérience en terre Corse.
Chanteuse et docteur en médecine ou docteur en médecine, c’est assez rare dans l’univers du chant lyrique, non ?
Je suis née dans une famille qui chérit la science, l’éducation et les talents. Cela n’a jamais été une contradiction d’être chanteur et médecin en même temps, au contraire, la musique a toujours été une source d’énergie qui me motive pour atteindre des notes élevées tout en me permettant d’en découvrir davantage sur le corps humain, car c’est essentiel pour un chanteur d’être conscient des capacités exceptionnelles du corps et de l’âme. J’avais opté pour la musicothérapie en spécialité afin de pouvoir combiner mes deux mondes académiques : Offrir de la musique pour améliorer la santé des gens.
Vous êtes originaire de Syrie, de cette partie de la Méditerranée qui cultive de nombreux liens avec la Corse. C’est la raison pour laquelle vous aviez fait le choix de concourir à Corsica Lirica ?
La Corse a été pour moi une expérience extraordinaire et familière aussi, être une fille méditerranéenne a certainement apporté un plus. Mais la raison principale était de relever un défi international, en découvrant un endroit inconnu.
Qu’avez-vous découvert de l’île à cette occasion ? Qu’avez-vous découvert de l’âme insulaire ? Mais aussi des autres participants et des organisateurs ?
La Corse est littéralement un coin de paradis, quel endroit… La nature, les gens, la paix et le charme étaient partout. La générosité de David & Katerina était juste au-delà des mots. L’hébergement, le transport, le bien-être de tous les participants étaient parfaits. Ce fut un voyage très enrichissant pour rencontrer des chanteurs d’opéra du monde entier et partager nos expériences et nos histoires.
La grande particularité de ce concours aura été pour vous d’apprendre à chanter en langue corse ?
Je suis honorée d’être lauréate du Prix « Corsica LIRICA » qui récompense la meilleure interprétation dans la langue d’origine de l’île. C’était une réelle responsabilité et un vrai défi de se produire devant le public corse, dans sa langue, bien au-delà des membres du jury du concours. J’avais choisi d’interpréter « Mal Cunciliu » dont la belle musique, pleine d’émotions et d’histoire authentique, la pure magie des mots et des sentiments, m’ont autorisée à y apporter un peu de ma culture. C’est un plaisir qui se prolonge à chaque fois que je l’interprète dans mes concerts.
Que reste-t-il de votre aventure à Ghisonaccia ? Quels sont vos projets aujourd’hui ?
Mes journées à Ghisonaccia resteront à jamais dans mon cœur et une partie très importante de mon cursus professionnel. Ce fut un moment joyeux avec ma famille et mes amis qui sont tous venus me soutenir dans la compétition. Je souhaite sincèrement revenir dès que possible. Aujourd’hui, je prépare mon diplôme du conservatoire de Barcelone après 8 ans de chant lyrique, et je répète pour le rôle de “Mimi” de Puccini. Je prévois ensuite de participer à des projets d’opéra à Milan et- projet encore plus important – la préparation de mon premier album.