« …De la sainte Cracovie dont le Pape Jean Paul II disait que chaque pierre et chaque brique des murs lui étaient chères aux quartiers pauvres de Brazzaville,
De Paris à Cervioni.
Un long et riche chemin de mission, d’évangélisation et de foi où il s’est ouvert aux autres et aux cultures du monde.
Ainsi, combien de fois, nous l’avons entendu fredonner et chanter avec joie en différentes langues.
Notamment en Corse, en Polonais, ou encore en Russe.
C’est cette ouverture d’esprit du Père Adalbert que je veux saluer avec vous aujourd’hui.
Son histoire s’est ensuite confondue avec la nôtre.
Cet homme venu d’ailleurs est désormais d’ici.
Ici, où il a inauguré et béni notre chapelle de Saint-Antoine et notre nouveau cimetière.
C’est d’ailleurs sur ce lieu que je proposerai d’ériger une stèle en sa mémoire.
Car qui mieux que lui savait écouter et apaiser nos angoisses et nos chagrins aux portes de celui-ci.
Tant d’épreuves ont pu être ainsi surmontées grâce à son écoute, son aide et sa bienveillance.
Nous savons les cœurs brisés qu’il a accompagnés et soignés en redonnant de l’espoir à ceux que la vie malmenait.
En cela, il rejoignait la pensée d’Albert Camus qui disait : « Là où il n’y a pas d’espoir, nous devons l’inventer ».
Le Père Adalbert avait ainsi une foi inébranlable en Dieu mais également en l’Homme.
Il incarnait l’alliance de la force du cœur et de l’intelligence de l’esprit.
Quel plus bel hommage que celui de ce jeune homme à la sortie de l’église qui me confiait « je suis très mauvais chrétien, je crois seulement lorsque j’en ai besoin mais là j’ai écouté tout ce qu’il a dit. Çela m’a fait vraiment réfléchir ».
Alors nous lui disons merci pour nous avoir fait réfléchir sur le mystère, le sens et la beauté de la vie.
Merci pour avoir œuvré, chaque fois que cela paraissait impossible, pour la paix et le pardon.
Permettez moi de repenser à notre cérémonie de remise de la Marianne d’or. C’était en 2014.
Le Père Adalbert était à mes côtés.
Il a alors béni la très laïque Marianne au grand étonnement de ceux qui remettaient cette distinction.
Toujours cette même volonté de réunir ce qui était antagoniste.
Par sa pensée et ses actions, il montrait le chemin.
Et pour ceux qui n’étaient pas de ce chemin, il montrait toujours une grande tolérance.
Car pour lui, quels que soient les chemins, tous les homme recherchent le même port.
C’est avec cet esprit de concorde qu’il a ainsi ouvert la chapelle de Ghisonaccia-Gare aux protestants de notre région.
Pour son dernier voyage terrestre, le père Adalbert retrouvera ses rudes et immense plaines de Pologne souvent labourées par les tumultes de l’histoire mais toujours capables de donner les meilleurs blés.
De ces terres de labeur en passant par les routes de nos villages, il semé, avec humilité, beaucoup d’amour.
À nous, aujourd’hui de rendre, en toute modestie, un peu de cette lumière reçue à celui qui, tant de fois, nous a accompagné sur la route de la vie avec nos joies et nos peines.
Je tenais d’ailleurs à remercier les motards de l’association semper Immota qui l’accompagneront à leur tour ,une dernière fois, à la sortie de cette cérémonie.
Je voudrais dire au Père Adalbert, des mots simples, comme l’homme qu’il était.
Que nous l’avons apprécié et aimé
Et que, sur cette terre, qu’il contribuait à rendre plus belle,
il allait nous manquer.
Père Mach Adalbert, Merci pour tout ».