Dans le cadre de l’entretien et de la conservation des édifices de culte, la municipalité a décidé de faire appel au peintre Serge Panzani, afin de reprendre des peintures quelque peu abimées de l’église Saint-Michel.
Fière de ce patrimoine historique, la municipalité ne pouvait que répondre présente afin de sauvegarder cette richesse inestimable. Dans les années 80, c’est le regretté Abbé Brondi qui avait fait faire ces magnifiques fresques Néo-byzantines. Elles ont été réalisées selon l’art et l’esprit des icônes par Nikos Giannakakis, prêtre orthodoxe.
En 2016, la mairie avait fait restaurer le clocher ainsi que l’éclairage intérieur et extérieur de l’église.
En 2010, elle avait refait entièrement l’autel et la sono était installée par l’association diocésaine.
C’est auprès du Père Adalbert et de Luc Bronzini, conseiller municipal, que nous pouvons constater l’avancement de ces travaux et notamment les peintures de l’église.
« Au fil du temps cette église s’est dégradée. A l’époque de sa construction nous n’avions pas les moyens de faire les fondations, l’isolement… C’est donc Monsieur le Maire qui a pris l’initiative de trouver un peintre spécialiste. Serge Panzani est venu et a rebouché quelques trous qui commençaient à apparaître, il a aussi refait les peintures. La Mairie a toujours répondu présente également en ce qui concerne l’entretien des locaux. » expliquait le Père Adalbert.
En plus des reprises des peintures de l’église, Serge Panzani a effectué la remise aux normes de l’électricité et des canalisations et à ensuite repeint les murs aux couleurs anciennes de l’église. (Une recherche de couleurs qui peut s’avérer être très longue).
Après avoir fait des études à Paris à L’Ecole Supérieure des Arts Modernes, le peintre revient en Corse pour suivre une formation au CFA afin d’améliorer sa pratique du métier.
« Il fallait que je me fasse la main, comme on dit. En ce qui concerne cette église, J’ai été très heureux de pouvoir y travailler. On ne voit pas ce genre de fresques partout et c’est important de les sauvegarder. » Ajoutait-il.
Historique de l’église Saint-Michel
Les premières mentions attestant la présence d’un édifice religieux à Ghisonaccia figurent dans des documents datant de 1766. Les textes parlent d’une « Capelle nanto al Ghisonaccio ». La rota civile, tribunal du gouvernement de Pascal Paoli, y tient audience le 21 mai 1767.
La chapelle primitive (actuellement, le chœur de l’église) date vraisemblablement de la première moitié du XVIIIème siècle.
Les villages de la montagne, Ghisoni et Lugo en particulier, contribuent largement à sa construction.
Le lieu peut étonner car la plaine est insalubre et quasiment inhabitée durant l’été.
Mais le site, jusqu’au moi de mai est le point de convergence des chemins de la transhumance.
Bien que de peu nombreuse et fluctuant au gré des passages de bergers, la communauté humaine de Ghisonaccia requiert elle aussi son lieu de culte.
En 1792, la chapelle dédiée à Saint-Michel Archange devient le siège d’une vice-paroisse relevant de Ghisoni. Un vicaire, desservant la plaine y assure une pratique culturelle, sans doute assez réduite.
Les activités économiques et sociales sont le fait des villages de l’intérieur.
C’est aussi à Ghisoni, Lugo… que se déroulent les fêtes patronales et la majeure partie des cérémonies paroissiales ponctuant la vie et la mort. C’est ainsi qu’aucune source écrite ne relate un enterrement à Ghisonaccia avant 1837.
Toute fois la communauté s’étoffe peu à peu au rythme du très lent éveil de la plaine.
En 1851, Saint-Michel peut devenir une paroisse à part entière. Dès lors des agrandissements et aménagements deviendront nécessaires.
La nef est édifiée entre 1880 et 1890. Beaucoup plus tard, en 1937, le chanoine Bartoli fait bâtir le clocher : les pierres sont ramassées par les habitants dans le lit du Fium’Orbu.
A partir des années 1960, l’évolution de l’agriculture, l’aménagement du territoire et le développement du tourisme métamorphosent radicalement la plaine orientale.
Les mutations économiques s’accompagnent d’un glissement de la population : désertification de l’intérieur avec concentration urbaine sur le littoral.
Ghisonaccia s’avère un des pôles de la plaine orientale.
Son église ne convient plus à la vie d’un groupe paroissial important et actif. Ce constat conduit le curé Antoine Brondi à exécuter d’importants aménagements.
Entre 1970 et 1975, deux salles latérales sont greffées sur la nef, apportant ainsi plus d’espaces à l’intérieur et une sacristie est adjointe à l’édifice.
L’architecture étant devenue plus fonctionnelle demeure cependant banale et froide. Il lui faut un décor pour la rendre plus chaleureuse et en même temps porteuse d’enseignement et catéchèse. A cette fin, le chanoine Brondi opte pour la réalisation de fresques néo-byzantines exécutées selon l’art et l’esprit des icônes : la majesté de ces images, leur universalité soutiennent un message biblique de grande valeur.
C’est un artiste grec, peintre officiel du patriarche de Constantinople qui est chargé de réaliser ce projet : Nikos Giannakakis. Il réside à Kania dans l’île de Crète. Ce peintre va accomplir son œuvre en trois étapes entre 1980 et 1985. Les fresques désormais s’imposent à tous par leur beauté. Dans le chatoiement de couleurs multiples et variées, elles donnent à l’ensemble de l’édifice un air de fête familiale propre à se réjouir le cœur et l’esprit.
En 1993, la municipalité par des aménagements extérieurs de qualité réalise une place très spacieuse. Celle-ci met en valeur l’église et lui donne fort belle allure. La municipalité termine également la réfection du clocher dans lequel, en 1994, trois nouvelles cloches complètent ces travaux.
En 2010, la municipalité avait refait entièrement l’autel et la sono était installée par l’association diocésaine.
En 2016, la municipalité a fait procéder au ravalement du clocher ainsi que l’éclairage intérieur et extérieur.
Signification des fresques
Pour en savoir plus sur la signification des fresques, cliquez sur ce lien : Eglise de Ghisonaccia livret explication fresques