Rencontre avec Pascale Simoni, gérante d’U Casone
C’est bien connu, le tourisme est avec l’agriculture le secteur économique le plus important pour la commune de Ghisonaccia. Face aux enjeux du changement climatique et par conséquent à la volonté d’une clientèle de voyageurs soucieux de faire rimer « tourisme » et « développement durable », de nombreux labels et réseaux se sont créés au fil des ans afin de proposer dans le monde des destinations responsables. Le label « Ecotourisme Corse Orientale », mise en œuvre grâce aux intercommunalités de l’Oriente et du Fium’Orbu Castellu comprend aujourd’hui plus d’une cinquantaine d’hôteliers, restaurateurs, artisans, commerçants, tous engagés dans une démarche durable. Pascale Simoni, la gérante du camping U Casone nous dévoile les bienfaits de ce dispositif.
Au sein de votre établissement, l’une des priorités a été de mettre en place rapidement une gestion efficiente des déchets ménagers ?
Nous avons mis à disposition de nos clients des bacs de tri depuis un certain nombre d’années déjà grâce à l’action de la Communauté de Communes du Fium’Orbu Castellu. Au niveau de l’établissement, j’essaye d’appliquer la même logique mise en œuvre par l’intercommunalité, c’est-à-dire de faire en sorte que chaque point d’apport d’ordures ménagères soit accompagné de bacs pour le tri. A l’entrée du camping, on y trouve les bornes principales ainsi que des composteurs. Par ailleurs, on peut aussi compter sur deux autres points d’apports volontaires à l’intérieur du camping. L’idée est de faciliter le geste de tri. Il y a des affiches pour sensibiliser aussi la clientèle au tri et au compostage. J’ai commencé aussi à équiper les bungalows en bio-seaux et je viens de faire une demande auprès du label Ecotourisme pour en disposer de supplémentaires. A terme, je veux finir d’équiper la quarantaine de bungalows du camping en bio-seau. Nous faisons surtout des suggestions. C’est-à-dire qu’en laissant des bio-seaux, par exemple, on les incite à faire du compostage. Nous avons aussi des bouteilles d’eau en verre pour éviter l’usage du plastique. Ce sont des petits détails mais qui, à la fin, comptent beaucoup.
Ce label a été pour vous une évidence ?
C’est une démarche que nous travaillons depuis plusieurs mois. Nous espérons pouvoir être audités ce mois de juin. Dans le cadre de cet écolabel, nous avons l’obligation d’éradiquer tout objet à usage unique et de privilégier à la place les usages permanents comme, par exemple, les nappes tissues au lieu des nappes papiers jetables. L’idée est avant tout de réduire au maximum l’apport, la production de déchets à la source.
C’est une certification contraignante ?
Ce n’est pas infaisable mais c’est vrai que c’est une démarche rigoureuse qui prends beaucoup de temps et qui nécessite aussi des investissements plus ou moins importants selon la taille d’un établissement. Les contraintes se situeront dans tous les domaines, l’électrique avec des équipements en LED, sur l’eau avec la mise en place d’économiseurs ou du goutte à goutte pour l’irrigation… Il y a aussi des critères à respecter en termes de formation des personnels. Il n’y a pas que la partie gestion des déchets, l’écolabel a une action transversale sur toute l’activité. De plus, cet écolabel n’est pas comme un classement hôtelier qui a une durée de 5 ans, il est renouvelable tous les deux ans et l’on doit maintenir un plan d’actions à travers la rénovation de matériels comme les climatisations par exemple.
Quel est le sens de votre engagement dans cette démarche ?
C’est un plus pour notre clientèle d’autant qu’U Casone s’est conçu depuis toujours dans une logique d’écotourisme. Mon père avait construit cet établissement dans le cadre du développement de l’agritourisme à l’époque. La charte d’écotourisme n’est qu’une prolongation naturelle. C’est l’identité d’U Casone dont la clientèle est très sensible à l’aspect environnemental. C’est une fierté d’avoir cette identité et c’est pour cela que j’ai souhaité formaliser cette démarche.
FOCUS > Présentation d’Ecotourisme Corse Orientale
Le territoire de la Corse Orientale veut être un modèle de développement durable. La quête d’un tourisme vertueux est aujourd’hui le grand défi qui nécessite de fédérer, de rassembler toutes les énergies. La prise de conscience écologique traverse aujourd’hui toutes les couches, toutes les classes de la société. Ainsi, hôteliers, agriculteurs, artisans, producteurs, accompagnateurs, restaurateurs se sont mobilisés pour développer le réseau « Ecotourisme Corse Orientale » qui comporte en outre 35 communes. Le projet a bénéficié de l’accompagnement du Groupement d’Action Locale Corse Orientale mis en place dans le cadre du Programme européen LEADER.