Discours de Monsieur le Maire :
En ce jour, qui commémore le 8 mai 1945, je veux vous dire mon attachement au caractère férié de cette date car un
débat s’est installé depuis peu sur la suppression de certains jours fériés.
En effet, dans une logique de réconciliation avec l’Allemagne, le président Charles de Gaulle avait supprimé le caractère
férié de ce jour. Et en 1975, toujours dans cette même logique, le président Giscard d’Estaing avait lui également
supprimé la commémoration de la victoire alliée.
Il s’agissait de souligner la volonté des Européens d’organiser en commun leur avenir pacifique,Cette décision avait alors suscité un tollé général de la part des associations d’anciens combattants.
François Mitterrand avait ensuite rétabli cette date.
Ce jour là, ce n’est pas la défaite allemande qui est fêtée mais bel et bien la victoire de la démocratie et de la paix.
Cette victoire, c’est celle de la résistance de la vie sur la mort.
Cette victoire, c’est celle de la résistance de ce que nous sommes de mieux, la résistance de la lumière sur ce qu’il existe de plus sombre : le racisme, l’antisémitisme, l’intolérance, la répression, l’aveuglement des masses et la dictature de la pensée unique.
Cette résistance s’est exprimée par l’action et les paroles de personnes extraordinaires qui avaient compris que toute négociation et que tout arrangement seraient le crépuscule de nos valeurs car on ne gagne rien à pactiser avec le diable.
Voilà pourquoi je voudrais tant que cette journée perdure dans le calendrier des commémorations
car avec elle perdure l’esprit de résistance au mal absolu.
Un esprit qui a irrigué les veines de tous ceux qui ont décidé de s’opposer au nazisme triomphant au péril de leur vie et de celle de leur proche en osant prendre les armes de la douleur.
Des scolaires posèrent la question de la définition de la résistance à la combattante de l’ombre Madeleine Riffaud.
Elle répondît alors par ces mots “résister, c’est aimer les gens, ne pas haïr. Et rester soi-même”.
C’est ce que je souhaite à tous et notamment aux plus jeunes.
C’est ce que nous célébrons et conjuguons au présent à travers ces cérémonies.
Deux ans auparavant en 1943, toujours un 8, du mois de septembre cette fois ci, l’insurrection était déclenchée à Ajaccio. Ajaccio qui ouvrait ainsi la porte de la grande épopée de la Libération en devenant la première ville libérée de France.
Ce 8 septembre 1943, La population pu alors assister aux débarquements de troupes et exprimer librement sa joie en entonnant La Marseillaise dans les rues.
Les locaux de la milice et des journaux collaborateurs étant mis à sac.
Il en aura fallu des combats, des privations, des larmes et des sacrifices pour que le Patriote, journal sorti de la clandestinité, puisse enfin paraître librement sur les presses.
J’ai une pensée pour tous ces Hommes et toutes ces femmes, connus ou inconnus, qui ont permis aux Alliés d’obtenir la capitulation du maréchal Keitel, la capitulation d’un des régimes politiques les plus inhumains et criminels de l’Histoire.
C’était le 8 mai 1945. Il était 23 h 01 à l’horloge de la liberté.