Compétition régionale d’ULM

GHISONACCIA ACCUEILLERA LA PREMIERE COMPETITION REGIONALE D’ULM

LES 22 et 23 AVRIL PROCHAINS

L’aviation est une tradition bien ancrée à Ghisonaccia. Son histoire est ancienne et remonte même au Front Populaire. C’est à partir de 1936 qu’un aérodrome fut construit à Ghisonaccia. Remanié, étendu et popularisé par les militaires américains durant la Seconde Guerre Mondiale, le site est dédié depuis plusieurs décennies à l’aviation de loisirs.

Jean-Laurent Santoni, le Président du Comité Régional Corse d’ULM nous dévoile les grandes lignes et les enjeux de la première compétition régionale d’ULM qui se tiendra à Ghisonaccia, les 22 et 23 avril prochains.

Quels sont les objectifs poursuivis par le Comité Régional Corse d’ULM ?
La Fédération FFPLUM qui regroupe 16.000 licenciés a entrepris de développer en région des compétitions STOL et des compétitions paramoteurs. La compétition qui se déroulera en Corse en avril est organisée par les ULM de Corte, avec à la manœuvre Jean Luc Fouillot et Christian Giugliano, ce dernier ayant participé au championnat de France de STOL à Belmont. On veut faire connaître notre passion, notre sport qui, contrairement aux idées reçues, n’est pas un sport destiné aux plus aisés. Au contraire, on se situe totalement dans l’esprit du STOL, c’est-à-dire du Short Take-Off and Landing, la dénomination anglo-saxonne de l’ULM, un courant sportif qui est né chez « les trappeurs » (rires).
 
D’où vient le STOL ?
C’est arrivé du Canada au départ. Ils utilisaient beaucoup des petits avions. Nous les appelons ULM car ils sont encadrés en France au niveau de leur poids et de leur puissance. Ce sont des avions légers. On les représente souvent avec des grosses roues, des ailes hautes et capables de se poser un peu partout, sur des pistes très courtes. Au Canada, ils se posent sur les berges des rivières, dans des forêts. Cette pratique est devenue un sport où le principe est d’atterrir le plus courtement possible. On compte le nombre de mètres entre le moment où les roues se posent et l’arrêt définitif de l’aéronef. Si je parle d’aéronef, c’est qu’il y a trois classes d’avions : les avions avec trois axes, les autogyres et les pendulaires. Outre la phase d’atterrissage, on calcule aussi la phase de décollage. On fait le total des deux phases et le gagnant est celui qui a fait le moins de mètres entre le total de son atterrissage et le total de son décollage. Pour donner un ordre d’idée, le champion de France effectue 17 mètres au total entre l’atterrissage et le décollage. On parle là de quelque chose d’extraordinaire. Cela demande une maîtrise de soi, une très bonne connaissance de sa machine, bien connaître l’aérologie, les vents et avoir une bonne cadence.  
 
Comment va se décliner la compétition des 22 et 23 avril ?
Elle est organisée par la Fédération Française d’ULM dans le cadre de son championnat de France qui se tient traditionnellement à Belmont dans le sud de la France. Cela a donné un tel engouement, il y a trois ans, que les régions ont souhaité y créer des compétitions régionales. La Fédération avait donné son feu vert. Chaque année, il y a quatre ou cinq compétitions régionales et cette année, la Corse s’est portée candidate. Nous allons privilégier les compétiteurs régionaux, c’est-à-dire nos licenciés mais l’épreuve est également ouverte aux licenciés du continent. Des équipages ont d’ailleurs déjà prévu leur voyage. C’est aussi une manière de promouvoir la destination insulaire mais aussi cette activité en région car, il y a deux ans, nous avions à peu près une cinquantaine de licenciés, l’année dernière 90 et nous devrions arriver à une centaine de licenciés pour 2023. Cela se développe beaucoup car cela fait partie aujourd’hui des sports aériens abordables. Pour en revenir à la compétition, elle est organisée avec le support technique de la Fédération avec un directeur des vols, un directeur des courses, toute une infrastructure. L’équipe technique de la fédération est venue en Corse mi-décembre pour reconnaître les terrains possibles et ils ont validé la faisabilité à Ghisonaccia, choix que j’ai fortement soutenu car Ghisonaccia est très accessible.
Quel est le programme ?
Sur les deux jours, on commence tout d’abord par les essais pour les trois catégories d’aéronefs, les trois axes, les autogyres et les pendulaires. On enchaîne avec les épreuves de classement. Ce sont des « runs » qui concernent deux ou trois appareils qui feront un tour de piste. Celui qui n’est pas sûr peut avoir une autre tentative, on privilégie la sécurité. Au sol, il y a des commissaires qui sont chargés de mesurer les points d’atterrissage, les points de freinage. Ensuite, on passe aux « runs » de décollage. La seconde journée est celle de la compétition avec un classement général et la remise des prix. Nous espérons avoir un champion de Corse afin de le voir représenter la Corse au mois de juillet pour le championnat de France.
Cela demande une grande organisation ?
Oui c’est d’ailleurs une grande première. Il n’y a jamais eu de grandes manifestations aéronautiques en Corse. Tout le monde est très excité à l’idée d’organiser cet événement y compris au niveau des autorités comme la DGAC et les institutions comme la mairie de Ghisonaccia.
 
Un mot sur le site de l’aérodrome ?
Le terrain fut aménagé par des visionnaires comme Michel Collomb ou Dominique Taddei. Ils avaient construit avec leurs mains des hangars, ils ont formé des gens qui sont devenus des professionnels. L’Etat a transféré ensuite l’aérodrome à la mairie de Ghisonaccia qui est devenue affectataire, à charge pour elle de l’aménager.
 
Le maître-mot ?
La convivialité ! On veut permettre à tous les licenciés et au public de se rencontrer, d’échanger et de partager. C’est l’occasion d’être ensemble.