La Fête de la Science a fait la joie des élèves du primaire et du secondaire.
Chaque automne depuis 2015, la Fête de la science à Ghisonaccia célèbre le partage des connaissances, et le plaisir de la découverte. « Sport et sciences » a été la thématique retenue au niveau national permettant ainsi aux collégiens et lycéens de la cité du Fium’Orbu, le temps d’une journée, d’être de merveilleux professeurs pour les classes primaires de l’école de Ghisonaccia.
La salle des fêtes de Ghisonaccia serait presque trop petite pour la dizaine d’ateliers mis en œuvre à l’occasion de cette nouvelle édition de la Fête de la Science, une manifestation des plus rayonnantes, organisée depuis 2015 par la cité scolaire du Fium’Orbu et particulièrement par Marie-Catherine Tafani, professeur de SVT et véritable cheville ouvrière de cet événement dédié aux sciences. Mathématiques, Physique, Chimie, Géométrie, Sciences et Vie de la Terre, toutes les matières ont été abordées ce 13 octobre, une journée de partage et d’échanges mutuels entre les 56 lycéens et collégiens avec les 83 enfants des classes CM1 et CM2 de Ghisonaccia.
Sous le regard des élus locaux dont le maire de Ghisonaccia, Francis Giudici mais aussi des directions du groupe scolaire et de la cité d’enseignement du Fium’Orbu, il était intéressant de regarder les élèves plus âgés s’occuper des enfants du primaire, leur expliquer dans la bonne humeur le fonctionnement des muscles du corps, la conception d’une hélice ou d’une aile, la géothermie ou encore l’histoire des Jeux Olympiques à travers la réalisation d’origami. Pour Marie-Catherine Tafani : « On peut dire que l’événement s’alimente directement lui-même, au fil des éditions. Les enfants qui ont assisté au primaire à la Fête de la Science n’ont qu’une envie au collège ou au lycée, c’est de se retrouver de l’autre côté de la barrière, de devenir professeur le temps d’une journée. »
La Fête de la Science est le résultat d’un travail important mené dès la rentrée entre les représentants du collège et lycée du Fium’Orbu avec l’inspection Académique de la Haute-Corse, la mairie de Ghisonaccia et la Collectivité de Corse qui subventionne à 80% cette manifestation en termes d’acquisition de matériel, de réalisation de flyers, de kakemonos ou de brochures : « Nous remercions vivement l’ensemble de nos partenaires dont la CDC. L’édition 2023 est particulièrement importante car l’aide financière nous a permis notamment l’acquisition de tablettes numériques. » souligne Marie-Catherine Tafani.
Le premier des objectifs de la manifestation est de donner le goût des sciences : « Nous souhaitons transmettre par le biais d’un canal plus accessible, plus ludique à travers le regard des enfants. Les professeurs d’une journée n’ont que 3 ou 4 années d’écart avec leurs élèves. Cela permet d’apprendre l’autonomie, la maîtrise des compétences orales. Par ailleurs, les jeunes adolescents prennent des initiatives, nous les voyons prendre de plus en plus d’assurance au cours de la journée. C’est une excellente préparation au grand oral du Baccalauréat pour les lycéens mais aussi à l’examen oral du brevet pour les collégiens. Cet événement a pour principal trait de vulgariser les sciences. »
Pour organiser cette édition qui se déroule un mois après la rentrée des classes, il faut faire preuve d’une certaine réaction : « Nous sommes quasiment à marche forcée depuis la rentrée, il faut souligner d’ailleurs que les professeurs et les élèves du collège et du lycée ont travaillé à l’élaboration de cette journée sur leur temps méridien, c’est dire l’implication des collèges et des enfants. » insiste Marie-Catherine Tafani.
Les deux premiers ateliers sont animés par des élèves du lycée placés sous la responsabilité de leur professeur de mathématiques, Béatrice Stefanini : « Il y a d’abord la réalisation des origami autour des Jeux Olympiques, année 2024 oblige. Ce travail vise à développer la dextérité, la visualisation dans l’espace. Le second atelier est relatif à la géométrie. Nous leur apprenons à tracer les anneaux olympiques tout en leur enseignant leur signification. »
Le troisième atelier est consacré à l’étude de la vitesse chez un sportif de haut niveau. Le quatrième atelier est lié au brevet aéronautique qui est enseigné au collège du Fium’Orbu. Comment un avion vole ? Qu’est-ce que force centrifuge ? Des questions qui n’ont pas manqué de susciter l’intérêt des jeunes primaires. Quatrième atelier, les réactions thermiques du corps après un effort : « Nous voulons expliquer le phénomène qui permet de comprendre la transpiration et pourquoi la température du corps diminue après un effort physique soutenu. »
Cinquième atelier, celui dit des « experts », réalisés par les élèves de Terminale SVT de Marion Le Poul : « Nous avons mis en relief un simple geste, celui de la flexion dans le cadre d’une discipline olympique comme l’haltérophilie. Nous avons voulu expliqué ce mouvement auprès des primaires afin de leur faire découvrir le rôle des muscles et des articulations, démontrer qu’un mouvement repose à la fois sur des contractions et des relâchements. Il y a le geste et ensuite l’analyse en essayant de montrer le muscle dans son infiniment petit. Toute une préparation est nécessaire à travers l’étape de coloration du muscle qui permet ensuite de procéder à l’utilisation du microscope. L’aspect pédagogique le plus important est de permettre aux élèves de toucher, d’utiliser les appareils, d’être en clair les propres acteurs de leur enseignement. Cet événement est des plus intéressants car il permet aux lycéens de gérer leur temps, d’apprendre la prise de parole, d’échanger et de transmettre des connaissances… » souligne la ravissante professeur de SVT.